20 avril 2024

Les premiers temps

La nouvelle qu’il y avait un chalet à vendre au bord de l’eau à Val-Morin parvint à André Paquette, par son beau-frère Bernard Cousineau. Ce chalet était la propriété de l’abbé Llewellyn et avait été construit en 1941 par des scouts dont il était aumônier. Ce « relais » devait par la suite donner son nom à la coopérative du Domaine le Relais. Faisaient partie de cette troupe les Pierre Eliott Trudeau, René Lévesque, Gérard Pelletier, Ambroise Lafortune et autres. Ambroise Lafortune est d’ailleurs revenu à quelques reprises revoir le site de nombreux souvenirs.

Laurette et André Paquette accompagnés de Bernard Cousineau et Lionel Patoine, un autre beau-frère, viennent visiter les lieux. Ils sont enchantés. En plus du relais, ils trouvent une très petite maison en bois rond sur le terrain qu’achètera plus tard le Dr Patoine (4541 de La Rive) et un petit camp d’une seule pièce sur le terrain qu’achètera éventuellement Philippe Gibeau (4529 de la Rive). Les deux dernières propriétés appartiennent à des anglophones, on parle même d’Américains.

À ce moment-là, les seuls accès sont soit par la rivière, soit par un long sentier qui partait de la troisième avenue, au bord du lac.

C’est en 1947 qu’André Paquette achète terrain et chalet, Philippe Gibeau collègue à l’École technique de Montréal suivra ainsi que le Dr Patoine peu de temps après. André Paquette fait don à Bernard Cousineau d’un terrain à côté du sien au bord de l’eau, terrain qui sera plus tard vendu à Armand L.Godin qui y fera construire son 2e chalet (4630 de la Rive).

Les Paquette, Gibeau, Godin et Patoine entreprennent de faire construire une route en 1950.

André Paquette et Armand L. Godin s’associent pour acheter à Cléophas Bélair, la terre adjacente aux terrains déjà acquis afin de la développer. Et c’est l’épopée qui commence, Armand L. Godin laissant la maitrise d’œuvre à André Paquette. Tous les chalets en bois rond datent de cette époque. Par ailleurs, certains chalets sont construits directement par des personnes ayant acheté leur terrain dans ce but. On pense ainsi à M. Marleau (4540 de la Rive) et M. Phaneuf ( 4511 de la Rive)

Paquette et Godin ont donné les terrains pour la plage ainsi que pour la salle/chapelle et le tennis au Domaine le Relais, constitué en coopérative en 1959. Puis en 1965, ils vendent deux autres terrains au Domaine avec certaines conditions de rachat si éventuellement celui-ci désirait les revendre. Il s’agit des terrains boisés derrière la salle et la chapelle.

Au début des années ’50, avant donc que soient cédés ou vendus les terrains, Paquette et Godin avaient accordé un droit de coupe sur cette terre à des gens du village qui se sont installés à cet endroit-là pour scier les arbres et en enlever l’écorce. Au printemps, catastrophe quand ils ont vu les résultats : une montagne de brans de scie et des piles de « slabs » (premières tranches sur les 4 côtés de l’arbre comprenant l’écorce). Le bois à brûler a été donné à ceux qui en voulaient et la montagne de brans de scie a été étendue au bulldozeur dans cette zone marécageuse.

C’est là-dessus qu’a été érigé le tennis après qu’on ait ajouté des dizaines de voyages de gravier pour stabiliser le tout et avoir une bonne base solide pour celui-ci. Il a été fait en 1960 et depuis est devenu, avec la salle et la plage l’objet de fierté et de soins de tous les membres.

La première cloche a été aussi la première cloche de l’église de Val-Morin. Elle provenait d’un bateau à aubes, «le Cultivateur», appartenant au CPR. Le curé Corbeil a dit à André Paquette d’aller la chercher au lac Millette car elle n’était plus utilisée, remplacée par une plus grosse. Madame Laurette Paquette nous raconte : « André et moi sommes allés chercher la cloche et au retour, avec l’aide de Paul Vinette, nous avons fait sonner la cloche et plusieurs personnes sont venues voir ce qui se passait». Un beau souvenir!

Cette cloche sonnait le dimanche avant la messe et lors des différents évènements, fêtes ou autres, qui marquait la vie du Domaine. Elle «invitait» les gens à se rassembler. Tous y étaient très attachés.

La Fabrique de Val-Morin l’a redemandée au Domaine qui l’a rétrocédée à la fin des années ’80. Vous pouvez la voir à l’arrière de l’église de Val-Morin.

Après plusieurs années sans cloche, M. Jacques Mailhiot qui travaille pour Via Rail nous a procuré une nouvelle cloche en 2000. C’est la cloche d’une ancienne locomotive!! Elle ne joue pas encore le même rôle que la précédente, mais elle ne demande pas mieux!

Merci à Laurette Paquette pour ses précieux souvenirs.